Les Intergalactiques

Les Intergalactiques

Le Live du festival Les Intergalactiques traitant de la Science-fiction sous toutes ces formes.

Les Intergalactiques

Retrouvez l’équipe de programmation du festival les Intergalactiques en direct tous les dimanches soirs avec une programmation alternant thématique de Science-fiction et culture cinéma.

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Pathologie technologique : Au-delà du Techno-Cocon

Avec Paul Rey, Ketty Steward, Laurent Vercueil et Héloïse Chochois
Animation : Julien De La Jal

L’une des thématiques les plus explorées par les fictions d’anticipation consiste à mettre en scène les conséquences de la technologie dans nos vies. Et si elle s’emploie à en montrer les aspects à grande échelle, comme le fit en son temps le mouvement cyberpunk, les récits ne sont peut-être jamais aussi touchants que lorsqu’ils se concentrent sur l’intime, sur des individus et des situations familières auxquelles nous sommes susceptibles de nous identifier.

En témoigne, par exemple, le succès de la série Black Mirror, pourtant assez limitée dans ses implications politiques et sociales, et parfois plus proche du registre du conte cruel que de l’anticipation.

Parallèlement, des études nous alertent de plus en plus sur les effets de la technologisation croissante de tous les aspects de notre existence : risques psychosociaux, troubles du développement cognitif en raison d’une exposition aux écrans dès le plus jeune âge, addictions et dépendance…

Si ces alertes sont réelles et sérieuses, on a parfois du mal à faire la différence entre une rengaine technophobe, un brin réac, et une critique fondée et raisonnable, d’autant plus que les effets à moyen et long terme des technologies numériques sur le développement demeurent jusqu’ici une inconnue de taille. Sommes-nous voués à réaliser le scénario du film Idiocracy, à nous muer en une humanité de “crétins digitaux” (pour reprendre la formule de Michel Desmurget) ?

Quel regard la science-fiction offre-t-elle sur l’emprise de la technologie dans nos vies et nos sociétés, et particulièrement sur les aspects psychiques, interindividuels ? La SF et l’imaginaire japonais, à cet égard, regorgent depuis longtemps d’exemples de cette incorporation des technologies, parfois jusque dans l’extrême (il suffit d’observer le destin du robot géant, ou mécha, d’abord piloté à distance, jusqu’à devenir une extension quasi organique de son pilote dans Evangelion, ou à des séries animées comme Serial Expriments Lain, créée par Yoshitoshi Abe).

Elles ont aussi le mérite de ne pas y appliquer le même prisme moral que notre culture occidentale. Les neurosciences comme la psychiatrie auront également fort à faire pour analyser et commenter de ces évolutions : qu’est-ce qui relève de la pathologie, qu’est-ce qui relève d’une nouvelle normalité ?

Dans le cadre de la 11e édition du festival Les Intergalactiques le dimanche 16 avril 2023.

Site internet du festival :
https://intergalactiques.net

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Du Jeu à la Narration, et Vice-Versa

Avec Francis Berthelot, Guillaume Chamanadjian, luvan, Joëlle Wintrebert
Animation : Xavier Dollo

Dans un article intitulé “Evasion diégétique” (Yellow Submarine, 2009), l’écrivain de fantasy Jean-Philippe Jaworski rapproche le roman du jeu de rôle : d’abord en tant que processus créatif, dans l’étape intermédiaire entre le projet de l’écrivain et sa réalisation, qui se donne comme une “aire de jeu” imaginaire ; de plus, en ce que le jeu de rôle comme la littérature fictionnelle, par leur dimension immersive, se rapprochent du régime de la croyance sans toutefois s’imposer comme une norme ou une vérité, forts en cela d’un potentiel de démystification.

Cette table ronde propose d’explorer les parallèles entre la logique propre au jeu (dans sa dimension psychique et abstraite, des pratiques telles que le jeu de plateau, de rôle, de figurines, etc.) et les mécaniques de narration littéraire : la création d’un monde, l’interaction avec des personnages qui n’agissent pas toujours comme on l’attend, la mise en place (ou non) de contraintes formelles qui peuvent s’apparenter à un jeu littéraire. D’ailleurs, est-ce qu’il arrive qu’un jeu soit aux prémices de l’écriture littéraire… Et inversement ?

Au vu des invité·e·s qui en composent le panel, on ne doute pas que cette discussion empruntera elle aussi des chemins inattendus !

Table ronde dans le cadre de la 12e édition du festival Les Intergalactiques "Du Pain et des Jeux" le samedi 20 avril 2024.
🚀 https://intergalactiques.net

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L’élite et le peuple dans l’imaginaire des jeux… Jusqu’à la caricature ?

Avec Romain Delplancq, Gilberto Villaroel, Sarah Serre, Glen James Brown
Animation : Julien Guerry

Lorsque l’on parle de compétition sportive, que ce soit en SF ou ailleurs, il est frappant de constater l’absence systémique du public : spectateur ou téléspectateur ne sont jamais évoqués et pourtant, les occulter revient à esquiver la moitié de la question.

Si des fictions comme Squid Game y vont fort dans la représentation de riches oppresseurs en quête d’un divertissement cruel, asseyant au passage leur domination absolue, comment le public populaire est-il représenté ?

Prenant appui sur les représentations de la compétition sportive, des jeux et surtout de leur public dans la SF, nous élargirons inévitablement le propos à la question des représentations de l’élite et du peuple : pourquoi ce dernier n’apparaît souvent que sous l’aspect d’une masse informe, abrutie et aliénée ? Quid du sport amateur ? Quid des supporters, qui s’organisent et se structurent, portant même parfois (pour le meilleur ou pour le pire…) les valeurs politiques du club qu’ils soutiennent ?

Outre cette invisibilisation à questionner, nous reviendrons sur la façon dont les autrices et auteurs traitent de l’engouement populaire ; dont l’intériorisation d’une structure de domination verticale et inégalitaire peut se reproduire au sein même des classes subalternes.

Table ronde dans le cadre de la 12e édition du festival Les Intergalactiques "Du Pain et des Jeux" le samedi 20 avril 2024.
🚀 https://intergalactiques.net

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Est-ce que quelqu’un a compris quelque chose à La Société du spectacle ?

Avec Maxime Morin, tienstiens, Auriane Velten
et Saul Pandelakis
Animation : Patrick Cockpit

Critique subversive de l’ordre dominant, manifeste au contenu un poil hermétique et surtout incompréhensible sans son cadre conceptuel marxiste, La Société du spectacle de Guy Debord a connu une postérité étonnante.

Passée dans le langage courant, l’expression “société du spectacle” nous paraît intuitivement décrire la société de surconsommation dans laquelle nous vivons, un monde saturé de divertissements spectaculaires se superposant à la réalité des rapports sociaux jusqu’à lui faire écran.

Notre rapport aux médias, aux écrans, de la spectacularisation de l’information à la mise en scène de soi sur les réseaux sociaux en passant par l’omniprésente publicité, tout nous semble spectacle.

Le souci, c’est que le Capitalisme ayant toujours cette grande facilité à digérer ses propres critiques, la formule aura tôt fait de se diluer, certain·e·s critiques mettant tout sur le dos d’une jeunesse abrutie par les influenceurs Tiktok, ou blâmant une société d’individus narcissiques ayant perdu tout sens de l’authentique…

Alors, comment se montrer critique des industries du spectacle et du divertissement sans nourrir à son insu le nouvel esprit du Capitalisme ? L’œuvre de Guy Debord peut-elle nous y aider et qu’a-t-elle encore à nous dire ?

Cette table ronde aux allures de Debord pour les Nuls n’aura pas pour objet d’en constituer un cercle de lecture orthodoxe, mais d’initier un échange de points de vue entre artistes et écrivain·e·s à partir de ce thème.

Avec* Situations* (éditions bandes détournées, 2023), Maxime Morin et tienstiens ont relevé le défi de proposer, en bandes dessinées, une lecture inspirée et décalée de La Société du spectacle, actualisée par leurs références à des productions culturelles mainstream, qu’ils détournent en exhibant leurs mécanismes avec une ironie mordante. Une œuvre drôle, parfois aux limites de l’absurde, qui n’oublie pas d’être politique.

Ils échangeront avec deux auteur·ice·s ayant exploré dans leurs écrits la question des images, de leur médiatisation, leur usage par un ordre établi, ainsi que la manière dont elles façonnent les rapports entre les personnes.

Table ronde dans le cadre de la 12e édition du festival Les Intergalactiques "Du Pain et des Jeux" le samedi 20 avril 2024.
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Hunger Games et ses émules : L’imaginaire des jeux du cirque dans la dystopie adolescente et Young Adult

Avec Nicolas Michel, Floriane Soulas, Louise Carey
Animation : Zelda de DoctriZ
Traduction : Natacha Bardy

Retour sur le phénomène Hunger Games : la manière dont Suzanne Collins s’est approprié cet imaginaire des jeux du cirque, mais aussi l’inévitable comparaison avec Battle Royale qui l’avait précédé dans la mise en scène d’adolescent·e·s qu’un pouvoir force à s’adonner à des jeux de la mort dans une société dystopique. Si Hunger Games fait explicitement référence aux combats de gladiateurs antiques, d’autres dystopies adolescentes mettent en scène des dispositifs similaires : tournois, épreuves, fictions de survivalisme post-apo…

Citons par exemple L’Épreuve de James Dashner, Les 100 de Kass Morgan, ou La Sélection de Kiera Cass… Tous ou presque semblent avoir en commun d’exposer la même question, « qui vivra ? qui mourra ? » ou du moins “qui vaincra ?”, et de faciliter ainsi la production de personnages héroïques tout à la fois triomphants et révoltés, avec, cerise sur le gâteau, une capacité pour certain·es, telle Katniss Everdeen, à garder les mains propres grâce à la magie du scénario.

De fait, Hunger Games et ses émules n’auraient-ils pas héroïsé et esthétisé la compétition à mort pour un public ado et YA ?

Table ronde dans le cadre de la 12e édition du festival Les Intergalactiques "Du Pain et des Jeux" le samedi 20 avril 2024.
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