Les Intergalactiques

Angoisses climatiques, guerres mondiales, épidémies et autres maux sont au cœur de nos préoccupations lorsque l’on pense au futur. Une étude sortie en septembre 2021 portant sur l’éco-anxiété en France révèle que 75% des jeunes interrogés disent souffrir d’angoisses à l’idée de l’avenir.

Dans ces conditions, une question revient de manière récurrente voir obsédante : celle de la procréation. Peut-on, doit-on encore faire des enfants alors que le futur que l’on nous projette s’annonce si noir ?

Avec Wendy Delorme, Nadia Coste, Mike Carey et Patrick K. Dewdney.
Animation : Kath Bolchegeek.

40% des jeunes interrogés se disent hésitants à avoir des enfants. Ligatures des trompes et vasectomie sont aujourd’hui des opérations courantes. Pour autant, l’injonction à la procréation et particulièrement à la maternité est très loin d’avoir disparue.

Depuis longtemps la SF aborde cette thématique dans les différentes œuvres, de Une Rose au Paradis à The Last of Us, en passant par La Route ou Les Fils de l’Homme… L’idée de l’enfant comme symbole d’espoir est largement débattue.

Si le futur n’est pas désirable, à quoi bon faire des enfants ? Et en même temps, si il n’y a pas de descendances à qui laisser ce monde, pourquoi rendre le futur désirable ?

Dans cette table ronde, nous allons nous questionner sur le choix idéologique et narratif que représente la parentalité dans la SF, expérience différente selon les univers post-apocalyptiques, dystopiques, cyberpunk.

Nous parlerons de filiation, de legs, de ce choix qui n’en est parfois pas un et de l’intérêt politique d’une telle question.

Table ronde "La parentalité en science-fiction" lors de la 10e édition du festival les Intergalactiques le dimanche 24 avril 2022.

Le site web du festival :
https://intergalactiques.net

Avec Cécile Duquenne, Danielle Martinigol et Joëlle Wintrebert
Modération : Audrey Singh et Betty Piccioli

Une fois adultes, de jeunes lectrices déplorent le manque de modèle féminins forts dans les littératures de l’imaginaire. Mais assiste-t-on à une évolution ces dix dernières années avec l’essor de la littérature Young adult ou est-ce un effet de vitrine ?

Face à cette question : l’auteur-e jeunesse doit-il/elle être proactif/ve en ce sens, du fait de son public ? Est-ce là une “mission” que se donnent les écrivaines intervenantes ?

Cycle de tables rondes du festival de science-fiction Les Intergalactiques de Lyon, 7ème édition, qui s’est tenu du 13 au 22 avril 2018.

Site web du festival :
https://intergalactiques.net

Table ronde "Influences et résonances Cyberpunk dans Matrix" lors de la 10e édition du festival les Intergalactiques le dimanche 24 avril 2022.

Avec Julien Pavageau, Yoan Orszulik et Aurélien Noyer.
Animation : Jal

"L’Œuvre des Wachowski. La matrice d’un art social", paru en novembre dernier chez Third Edition est le fruit du travail méticuleux et éclairé des auteurs Julien Pavageau, Aurélien Noyer et Yoan Orszulik de la chaîne YouTube Le Ciné-club de M. Bobine, ce livre offre une analyse transversale de la filmographie aussi dense que passionnante des Wachowski.

L’occasion de l’aborder sous l’angle des influences Cyberpunk de la saga et des résonances dans de nombreuses autres œuvres au fil des décennies.

"L’Œuvre des Wachowski. La matrice d’un art social" chez Third Edition

La chaine du Ciné-Club de Monsieur Bobine

Le site web du festival :
https://intergalactiques.net

Avec Julien Blondel, Jean-Marc Ligny, Corinne Morel Darleux et Aurélie Wellenstein.
Animation : Zelda de la chaîne DoctriZ.

Pour faire le point, après l'épisode du covid, sur les fictions d'effondrement et post-apocalyptiques, la capture de cette thématique par l'industrie du divertissement, et la fonction de la science-fiction, qui endosse souvent le rôle de "lanceuse d'alerte", mais avec quels effets ?

Pour ceux et celles qui s'intéressent à la science-fiction post-apo, nul doute que la crise sanitaire du Covid-19 marque une nouvelle césure dans son histoire.

Allons-nous persévérer à envisager l'effondrement sous l'angle nombriliste de la pandémie mortelle, au moment même où les désastres provoqués par les dérèglements climatiques ne cessent de se multiplier ?

La question de l'effondrement à venir est plus que jamais au cœur des préoccupations prospectives de la science-fiction.

Pourtant, les voix s'élèvent pour mettre en sourdine l'angoisse que soulève l'idée de l'avenir, comme l'illustre la promotion du solarpunk, dont l'optimisme béat trahit une vaine tentative de réenchanter l'imaginaire de la science-fiction.

À cela s'ajoute une exploitation commerciale, et pour ainsi dire cynique, de l'effondrement, comme l'atteste la multiplication des fictions post-effondrement produites par l'industrie culturelle de masse. Difficile aujourd'hui de réfuter le fait que le post-apo est devenu une machine à cash. Le genre est-il pour autant devenu apolitique ?

La question mérite d'être posée, de même qu'il faut s'interroger sur les limites de l'influence exercée par la science-fiction, car nous ne devons pas oublier que cette dernière nous alerte depuis plus de cinquante ans sur les risques d'effondrement, sans que cela n'ait eu d'impact véritable sur notre conduite collective.

Le site web du festival :
https://intergalactiques.net

Table ronde en résonance avec les Intergalactiques 2019 : Chute et apocalypse.

Avec Jérémie Périn, Morgane Caussarieu, Wendy Delorme, Lucie Schoesseler et Sabrina Calvo.
Modération : Kath Bolchegeek.

En présentant des sociétés différentes de la nôtre, la Science-fiction est le lieu idéal pour opérer un décentrement vis-à-vis des normes qui conditionnent tant notre être social qu’intime.

Et en même temps, elle en est toujours le reflet, traversée comme toute forme d’expression culturelle par une tension entre la reproduction des codes dominants, et la possibilité de se saisir de la fiction pour, au contraire, s’émanciper de ces représentations, voire agir sur elles.

Sur les questions d’identité de genre et de sexualité, la science-fiction n’est pas en reste : là aussi, le détour par l’altérité peut permettre de parler, de manière métaphorique, de notre monde, et en même temps, de se saisir de la liberté de création et d’imagination qu’elle offre pour s’émanciper des limitations imposées. On repensera forcément au premier baiser interracial à la télévision dans la série Star Trek.

Aux possibilités de romances extraterrestres dans les jeux vidéo "Mass Effect". Également en littérature, chez des auteurs et autrices comme Ursula K. Le Guin, Theodore Sturgeon ou Francis Berthelot, dont le roman "Rivages des intouchables" met en scène les relations jugées “contre nature” entre individus de deux races extraterrestres différentes, rappelant la discrimination vis-à-vis des homosexuels, les luttes LGBT et l’épidémie du SIDA.

Cette discussion sera l’occasion d’aborder cette tendance queer de la science-fiction : outre la question de la représentativité, ce sera aussi l’occasion pour les intervenant·e·s, réalisateur et autrices, de parler de leur propre rapport à l’écriture à cet égard : Comment écrire sur le corps et la sexualité ?

En quoi le fait de se projeter dans des personnages, les faire exister à l’écran ou sur le papier, est aussi une expérience de l’altérité, et quelles en sont les implications à leur échelle ?

Table ronde sur "Corps, Identités, Sexualités... Altérités" lors de la 9e édition du festival Les Intergalactiques en septembre 2021.