Les Intergalactiques

Avec Jérémie Périn, Morgane Caussarieu, Wendy Delorme, Lucie Schoesseler et Sabrina Calvo.
Modération : Kath Bolchegeek.

En présentant des sociétés différentes de la nôtre, la Science-fiction est le lieu idéal pour opérer un décentrement vis-à-vis des normes qui conditionnent tant notre être social qu’intime.

Et en même temps, elle en est toujours le reflet, traversée comme toute forme d’expression culturelle par une tension entre la reproduction des codes dominants, et la possibilité de se saisir de la fiction pour, au contraire, s’émanciper de ces représentations, voire agir sur elles.

Sur les questions d’identité de genre et de sexualité, la science-fiction n’est pas en reste : là aussi, le détour par l’altérité peut permettre de parler, de manière métaphorique, de notre monde, et en même temps, de se saisir de la liberté de création et d’imagination qu’elle offre pour s’émanciper des limitations imposées. On repensera forcément au premier baiser interracial à la télévision dans la série Star Trek.

Aux possibilités de romances extraterrestres dans les jeux vidéo "Mass Effect". Également en littérature, chez des auteurs et autrices comme Ursula K. Le Guin, Theodore Sturgeon ou Francis Berthelot, dont le roman "Rivages des intouchables" met en scène les relations jugées “contre nature” entre individus de deux races extraterrestres différentes, rappelant la discrimination vis-à-vis des homosexuels, les luttes LGBT et l’épidémie du SIDA.

Cette discussion sera l’occasion d’aborder cette tendance queer de la science-fiction : outre la question de la représentativité, ce sera aussi l’occasion pour les intervenant·e·s, réalisateur et autrices, de parler de leur propre rapport à l’écriture à cet égard : Comment écrire sur le corps et la sexualité ?

En quoi le fait de se projeter dans des personnages, les faire exister à l’écran ou sur le papier, est aussi une expérience de l’altérité, et quelles en sont les implications à leur échelle ?

Table ronde sur "Corps, Identités, Sexualités... Altérités" lors de la 9e édition du festival Les Intergalactiques en septembre 2021.

Avec Gauthier Guillemin, Léo Henry et David Meulemans
Animation : Sylvie Allouche

Table ronde sur "L'Altérité comme Principe de Création en SF" lors de la 9e édition du festival Les Intergalactiques en septembre 2021.

Le site web du festival :
https://intergalactiques.net

Cette conférence aura pour objet le thème général de cette édition, à savoir le rapport que la science-fiction entretient avec la notion d’altérité ; elle constitue une sorte de matrice ou de point de départ pour toutes les sous-thématiques abordées durant le weekend.

L’idée est de se demander si le rapport à l’autre n’est pas constitutif du genre de la science-fiction, non seulement parce qu’elle multiplie les représentations d’autres espèces, planètes, mondes, etc. mais parce que dans son principe même, et en premier lieu par sa projection dans l’avenir, la science-fiction procède d’un écart vis-à-vis de notre réalité, dont elle tire des conséquences cohérentes, explicites ou implicites, des règles pour l’univers fictionnel qui sous-tend ses récits. Ainsi, elle extrapole, explorant des scénarios futurs et des mondes possibles, dont le décalage avec le nôtre procède de l’altération de ce dernier par des éléments fictionnels et spéculatifs.

La discussion pourra ainsi donner un aperçu de la richesse et du potentiel de création vertigineux que recouvre ce rapport privilégié à l’altérité sous toutes ses formes : à l’instar d’autres genres, la SF a pu être considérée comme limitée intrinsèquement par des stéréotypes ou des codes, des images qu’elle reproduirait ; or, il semble qu’elle puisse au contraire favoriser un rapport à l’expérimentation, à la production d’images, de symboles et de modes d’expressions qui s’enrichissent de ces décalages, et en retour, transforment et instruisent notre perception du monde comme de nous-mêmes.

Ce 66e Congrès de futurologie a le plaisir d’accueillir le résultat du travail initié par des auteurices et compositeurices lors de la 10e édition du festival en avril 2022.

Au programme :
– Ce qui compte de Ketty Steward (texte et voix) et Léo Grise (musique).
– Le rêve d’Arsène Marquis & Elise Bonnard (texte et voix) et Noon (musique).
– C’était comment ton rêve de Léo Henry (texte et voix) et Léo Grise (musique).
– Cromlech de Luvan (texte et voix) et Edward Morton (musique).

Musique outro :
"Run" par NOON
youtube.com/watch?v=pmBKYhwGz6Y
EP dispo : bfan.link/run-10

Emission du jeudi 30 juin 2022 à de 16h30 à 18h sur les ondes de Radio Canut, et en podcast sur les internets le surlendemain l

Avec luvan, Léo Henry et Emilie Querbalec.
Modération : Tristan Garcia.

Table ronde sur "Anthropocentrisme : l’altérité en SF ne sert-elle, en définitive et en dernière analyse, qu’à tendre un miroir à l’humain ?" lors de la 9e édition du festival Les Intergalactiques en septembre 2021.

Le site web du festival :
https://intergalactiques.net

Les discussions autour de la thématique de l’altérité durant le festival renvoient quasiment toutes à l’idée que la science-fiction, qu’elle mette en scène des extra-terrestres, des robots, des sociétés du futur, renvoient toujours à un moment donné à l’humain, et même plus précisément à la civilisation qui leur a donné naissance, comme si elle lui tendait un miroir.
Ce pourrait presque être énoncé comme un paradoxe : nous avons un genre qui se caractérise par un écart vis-à-vis du réel, qui explore et crée des formes d’altérité parfois insolites, inouïes, et en même temps, ce décalage émane bel et bien de représentations, de connaissances et d’un imaginaire situés.

Non seulement ceux-ci sont toujours, en définitive, anthropocentrés, mais ils sont même souvent ethnocentrés. Ils nous renvoient toujours paradoxalement à nous-mêmes, en tant qu’espèce, civilisation, culture.
Au point de nous demander quel degré d’étrangeté il nous est réellement possible de concevoir dans la science-fiction, puisqu’elle semble toujours graviter autour de questionnements anthropologiques, renvoyer de manière métaphorique à des réalités connues - par exemple, remettre en cause la xénophobie, étendue aux extra-terrestres : dénoncer les rapports d’exploitation à travers la figure des machines, des robots et des androïdes.

Pourtant, il semblerait simpliste de la résumer à cela : cette discussion aura donc pour objet de parler, d’une part, de cette vertu indéniable de la science-fiction qui est de nous faire réfléchir sur nous-mêmes, et, d’autre part, de nous demander en quoi elle n’est peut-être pas qu’une forme de fiction didactique et réflexive, un système clos sur lui-même.

Ce 65e Congrès de futurologie sera une nouvelle après-séance pour parler du très attendu dernier Pixar : Buzz l’Éclair. Apparemment, le chat-robot est cool.

Une discussion animée par Nicolas Sébastien Landais et Julien De La Jal et en compagnie de Clément Cusseau.

Journaliste pour la rédaction d’AlloCiné depuis 2011, Clément Cusseau est spécialiste des plateformes de streaming. Egalement cinéphile mais aussi fan d’animation japonaise, il a signé en 2019 le livre Japanime (disponible aux éditions Webedia Books).

Emission du jeudi 23 juin 2022 à de 17h à 18h sur les ondes de Radio Canut, et en podcast sur les internets le surlendemain l